De plus en plus d’informaticiens choisissent de se lancer en freelance pour bénéficier de flexibilité et répondre à une demande croissante de missions en développement, cybersécurité, gestion de projets, et autres domaines tech. Mais se lancer en tant que freelance en informatique demande aussi de prendre des décisions cruciales, dont le choix du régime fiscal. Ce choix a des répercussions directes sur vos obligations comptables, votre fiscalité et votre trésorerie. Découvrez ici les options fiscales disponibles pour les informaticiens freelances et leurs avantages en début d’activité.

Les régimes fiscaux pour un freelance en informatique

Les freelances en informatique peuvent exercer sous différents statuts, chacun avec ses particularités fiscales. En général, ils choisissent l’un des trois régimes principaux : le régime de la micro-entreprise, la déclaration contrôlée, ou la société (SASU ou EURL).

1. Le régime de la micro-entreprise

Ce régime est souvent choisi par les freelances débutants pour sa simplicité administrative. Le régime de la micro-entreprise, ou régime micro-BNC (Bénéfices Non Commerciaux) pour les prestations de services, offre plusieurs avantages :

    • Gestion simplifiée : aucune comptabilité complexe n’est nécessaire, seuls un registre des recettes et la conservation des justificatifs suffisent.
    • Cotisations et impôts simplifiés : ils sont calculés sur un pourcentage fixe du chiffre d’affaires. En 2024, ce taux s’élève à 22,2 % pour les cotisations sociales et 2,2 % pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu (si vous choisissez cette option).
    • Exonération de TVA : jusqu’à un certain seuil (36 800 € de chiffre d’affaires annuel pour les prestations de services en 2024), vous ne facturez pas la TVA, ce qui rend vos services plus compétitifs.
    • Abattement forfaitaire pour frais et charges : votre revenu imposable à l’impôt sur le revenu est calculé à partir de votre chiffre d’affaire annuel après abattement forfaitaire pour frais et charges de 34% (en 2024).

Cependant, ce régime a aussi des limites. Le plafond de chiffre d’affaires est de 77 700 € pour les prestations de services (en 2024). En cas de dépassement, vous basculez obligatoirement au régime réel.

2. Le régime réel simplifié : déclaration contrôlée

Les informaticiens freelances qui dépassent les seuils de la micro-entreprise ou qui prévoient des charges importantes peuvent opter pour le régime réel simplifié. Ce régime, aussi appelé déclaration contrôlée, convient à ceux qui veulent déduire leurs frais professionnels réels (matériel informatique, logiciels, déplacements, etc.) :

    • Déduction des charges : vous pouvez déduire toutes vos charges professionnelles (frais de déplacement, loyer de bureau, abonnements logiciels) de votre chiffre d’affaires, ce qui permet de réduire votre base imposable si l’ensemble de vos frais réels est supérieur à 34% (abattement forfaitaire en régime micro).
    • Récupération de la TVA : au régime réel, vous facturez la TVA à vos clients, mais vous pouvez également la récupérer sur vos achats professionnels. Cela peut représenter une économie notable, surtout si vous achetez régulièrement du matériel ou des logiciels coûteux.
    • Obligations comptables accrues : ce régime nécessite une comptabilité complète, ce qui implique souvent de faire appel à un expert-comptable. Cela a un coût, mais assure une gestion rigoureuse et permet d’éviter des erreurs dans les déclarations fiscales. L’adhésion à un centre de gestion agréé peut vous permettre, sous conditions, de bénéficier d’une réduction d’impôt pour frais de comptabilité à hauteur de 2/3 des sommes engagées auprès de votre expert-comptable, dans la limite de 915€ (en 2024).

Ce régime est idéal si vos charges sont élevées et que vous souhaitez maximiser vos déductions. Toutefois, il implique des démarches comptables plus importantes et coûteuses qu’en micro-entreprise.

3. Le choix entre l’impôt sur le revenu (IR) et l’impôt sur les sociétés (IS)

En exerçant en freelance, vous pouvez aussi envisager la création d’une structure juridique, comme une SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) ou une EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée). Ces structures permettent de choisir entre l’impôt sur le revenu (IR) et l’impôt sur les sociétés (IS).

    • Impôt sur le revenu (IR) : par défaut, les bénéfices de l’entreprise sont intégrés dans le revenu global du freelance, soumis au barème progressif de l’IR. Ce système peut être avantageux en début d’activité si les bénéfices sont faibles.
    • Impôt sur les sociétés (IS) : dans ce régime, l’impôt est calculé sur le bénéfice de la société à un taux fixe. Ce choix peut être avantageux pour un freelance ayant un chiffre d’affaires élevé et souhaitant limiter son imposition personnelle, notamment en ajustant sa rémunération.

Ce régime est plus complexe à mettre en place et à gérer, mais il offre plus de flexibilité pour optimiser la fiscalité personnelle et permet d’envisager la mise en place d’autres avantages, comme une couverture sociale renforcée.

4. Le choix de la SASU optant pour le régime de l’IR

La SASU optant pour le régime de l’IR offre des conditions d’exercice avantageuses :

    • Déduction des charges ;
    • Aucune limite de chiffre d’affaire ;
    • Récupération de la TVA ;
    • Absence de charges sociales (sauf CSG/CRDS sur votre bénéfice réel) ;
    • Eligible à la réduction d’impôt frais de comptabilité, sous condition d’adhésion à un centre de gestion agrée.

Ce régime est optimisé pour vous permettre de tirer le plus grand profit de vos ressources en début d’activité et permet une flexibilité dans le choix du mode de rémunération. L’option pour ce régime doit être fait à la création de la société et il est limité à une période de 5 ans. Au terme des 5 premières années d’activité : vous relevez obligatoirement du régime de l’impôt sur les sociétés.

Quel est le meilleur choix en début d’activité ?

En début d’activité, beaucoup de freelances en informatique choisissent le régime de la micro-entreprise pour ses faibles formalités et sa simplicité. C’est souvent le meilleur choix si vos revenus sont incertains et si vos charges sont faibles. Cependant, au fur et à mesure que votre activité et vos revenus se développent, vous pourrez évoluer vers un régime réel ou créer une société afin d’optimiser vos revenus et bénéficier d’une déduction intégrale de vos charges.

Le poids des charges sociales étant particulièrement élevé en France, celui-ci peut constituer un frein à la création d’activité et mettre à mal vos finances en début d’activité : la constitution d’une SASU optant pour le régime de l’IR peut alors s’avérer un choix pertinent. D’autant plus pour les salariés ou retraités à la recherche d’un simple complément de rémunération qui ne souhaitent pas cotiser davantage aux régimes d’assurance obligatoires.

Conclusion

Le choix du régime fiscal est une décision importante pour tout freelance en informatique. Le régime de la micro-entreprise est souvent recommandé pour les débutants, grâce à sa simplicité, mais le régime réel ou la création d’une société peuvent être avantageux pour ceux dont l’activité se développe rapidement. Un accompagnement par un expert-comptable est recommandé pour faire un choix éclairé, car la bonne gestion de votre fiscalité dès le début de votre activité vous permettra de maximiser vos gains et de garantir une meilleure stabilité financière.